Inondations en Indonésie: le bilan approche le millier de morts
Les inondations et glissements de terrain dans l'île indonésienne de Sumatra ont fait 961 morts et 5.000 blessés, a annoncé lundi l'Agence indonésienne de gestion des catastrophes (BNPB) tandis que se poursuit le déblaiement des régions sinistrées, auquel participent des éléphants.
En outre, 293 personnes sont toujours portées disparues après la catastrophe qui a touché trois provinces de Sumatra, détruisant de nombreuses habitations, voies de communication et infrastructures publiques, a précisé l'agence.
Au total, plus 1.800 personnes ont péri en Indonésie, au Sri Lanka, en Malaisie, en Thaïlande et au Vietnam à la suite d'une série de tempêtes tropicales et de pluies de mousson qui ont provoqué glissements de terrain et crues soudaines.
Le coût de la reconstruction dans les trois provinces de Sumatra pourrait atteindre l'équivalent de 3,1 milliards de dollars, a indiqué dimanche soir Suharyanto, chef de l'agence BNPB, qui comme beaucoup d'Indonésiens ne porte qu'un seul nom.
La province d'Aceh, à l'extrémité occidentale de Sumatra, déjà lourdement endeuillée par le tsunami de décembre 2004, est la région la plus touchée et des centaines de milliers de personnes ont été déplacées.
La province "manque de tout, surtout de personnel médical. Nous manquons de médecins", a déclaré le gouverneur d'Aceh, Muzakir Manaf, dimanche soir à des journalistes.
"Les médicaments sont importants. Les produits de première nécessité le sont également", a-t-il ajouté.
Dans le district de Pidie Jaya, à Aceh, quatre éléphants d'un centre de formation voisin ont été mobilisés pour aider à nettoyer les débris laissés par les eaux.
"Notre priorité est d'aider à dégager les maisons des habitants qui sont ensevelies sous du bois et d'autres objets lourds, nous les aidons à les déplacer avec l'aide des éléphants. Cela inclut également l'évacuation des corps", a déclaré Komaruddin, un cornac, à l'AFP lundi.
Il a ajouté que les éléphants travailleraient pendant les sept prochains jours.
Une grande partie de l'Asie connaît actuellement la pleine saison de la mousson, indispensable notamment pour la culture du riz mais aussi souvent à l'origine d'inondations.
Selon les experts, le changement climatique engendre des épisodes de pluie plus intenses car une atmosphère plus chaude contient davantage d'humidité, et des températures plus élevées dans les océans peuvent amplifier les tempêtes.
En Indonésie, écologistes, experts et même le gouvernement ont souligné la responsabilité de la déforestation dans les crues soudaines et les glissements de terrain à Sumatra.
- Déploiement doublé au Sri Lanka -
Au Sri Lanka, touché par un cyclone dévastateur qui a tué 627 personnes à travers le pays, l'armée a déclaré lundi avoir presque doublé les effectifs déployés pour venir en aide aux sinistrés.
Plus de deux millions de personnes — près de 10% de la population — ont été affectées par le cyclone Ditwah.
Le Sri Lanka s'attend à de nouvelles fortes pluies de mousson lundi, y compris la région centrale la plus touchée, a indiqué le Centre de gestion des catastrophes (DMC) qui a fait état de nouveaux glissements de terrain.
Le chef de l'armée, Lasantha Rodrigo, a annoncé que 38.500 membres des forces de sécurité avaient été déployés pour renforcer le soutien aux zones sinistrées.
"Nous avons presque doublé le déploiement car nous sommes maintenant engagés dans la reconstruction des routes, des ponts et également dans l'aide au nettoyage des puits d'eau potable contaminés par les eaux de crue", a déclaré porte-parole de l'armée, Waruna Gamage à l'AFP.
Le centre du pays, région productrice de thé, a été le plus durement touchée, avec 471 décès signalés, selon les données officielles.
Le président Anura Kumara Dissanayake a décrit cette catastrophe naturelle comme la plus difficile à laquelle le Sri Lanka a été confronté.
H.O.Scholz--BlnAP